Le village

Plusieurs parcelles de terre ont révélé la présence d’un habitat dispersé dans l’antiquité romaine sur le territoire de Vacquiers, notamment aux environs de la Planette. Une voie romaine passait même le long du Girou, versant sud, suivant approximativement l’actuel tracé de la RD 45. Au moyen âge cette voie est devenue une variante des chemins de Compostelle entre la voie d’Arles et celle du Puy : la Moyssagueze.

De nouvelles fouilles de 1982 à 1985 sur l’habitat rural médiéval des Tonis [Habitat Médiéval de Vacquiers – Rapport de Fouilles 1985 (aut. N° 7039) - Ass. De Recherches Archéologiques de Villariès – A.S.E.A.T. Toulouse] ont mis à jour des fondations de cabanes entourées de palissades et fossés, des os d’animaux (restes de repas), des céramiques, des os taillés, des bois, … datés du XIII^ème siècle. Une partie de ces objets est exposée au musée archéologique de Villariès.

Puis au XIII^ème siècle le site, église et habitat rural, de Saint-Pierre du Bousquet furent abandonnés, sachant qu’ils faisaient l’objet de conflits territoriaux entre le Comte de Toulouse, l’abbaye de Saint-Sernin et les Hospitaliers de Fronton. Les hypothèses de cet abandon sont peut-être à chercher soit dans l’organisation communale mise en place dans le comté de Toulouse (regroupement des villages autour du site le plus développé) ou encore à l’hérésie cathare. En effet, l’Inquisition avait recensé ce lieu comme ayant abrité des cathares. Ainsi toute habitation ayant abrité un hérétique était détruite avec interdiction de rebâtir. La dernière mention écrite de l’église date de 1370 dans le cadre de la vente d’une parcelle. Le compoix de 1701 en indique le lieu par un simple monticule, terrain qui fut arasé dans les années 1960.

L’essor de la communauté fut rendu possible par l’élevage, la culture de la vigne, l’exploitation de la forêt et les échanges avec d’autres communautés notamment via le Tarn. Les routes étaient en mauvais état et dangereuses.

Le Tarn permettant de développer le commerce (vins, peaux, …), Vacquiers avait acquis un droit d’accès au port de l’Escalère à la Madgelaine et un droit de passage du Tarn à Villemur, au lieu-dit Le Pas, contre 4 sacs de blé froment et 12 sols toulousains annuels. Le port de l’Escalère était la propriété du seigneur de Villemur qui percevait des droits de péage tant de ce qui monte que de ce qui descend le Tarn [cf. Amédée Sévène - Patrimoniaux de la communauté de Villemur].

Durant la guerre de cent ans, Vacquiers, tout comme Montjoire, renforça ses défenses. Ainsi, le castrum se fortifia de remparts au XV^ème siècle.

La population connut les désastres des guerres de religions, des épidémies, des aléas climatiques (fortes inondations) et des famines. Notamment l’église paroissiale fut détruite par les protestants en 1570 mais dès l’année précédente, le village fut mis à contribution pour réparer les murailles de Fronton et pour y creuser des fossés.

Au XVII^ème siècle les troupes royales furent cantonnées à Vacquiers pour contrer une éventuelle attaque des Espagnols. Les ressources leur étant alors prioritairement attribuées, cela eut pour conséquence en 1668 l’arrêt des marchés locaux.

A partir du XVIII^ème siècle, les notables toulousains investissaient à la campagne. Vacquiers n’échappa pas à la règle et nombre de métairies y furent édifiées au village bas et dans le reste de la commune. Equipées de pigeonniers et de puits, tout était fait pour qu’elles soient rentables. En effet, leur production, d’élevage, agricole ou autre, était partagée par moitié entre les propriétaires et les familles de métayers ou de fermiers.

A la Révolution de 1789, le consulat de Vacquiers devint une commune avec son maire et ses conseillers municipaux. Auparavant, et depuis 1266, l’élection et la prestation de serment des quatre consuls, porteurs du chaperon rouge et appelés à juger les affaires de police, avait lieu chaque 8 décembre.

Le document suivant, émanant des Consuls de Vacquiers en 1774, dresse un tableau précis de la situation du village à la veille de la Révolution.

En résumé, à cette époque, l'activité est essentiellement agricole : céréales, viticulture et élevage. Les terres labourables sont mises en jachère une année sur deux. Les céréales produites sont essentiellement le blé, seigle et avoine. La forêt couvre une part importante du territoire de Vacquiers.

Des commodités furent mises en place tout au long des XVIII^ème et XIX^ème siècles : puits, fontaines, lavoir, viviers, …des commerces ouvrirent et des artisans s’installèrent (tuileries, moulins, potiers, charrons et tonnelier, …). Il reste souvent de leur présence le nom de chemins ou de lieux dits de la commune : « La Tuilerie » et « La Vieille Tuilerie », « Les Fabres » (le forgeron), « Sarraillou » (sarralhèr, le serrurier), etc.

Des chemins permettant de converger à pied ou à cheval vers le castrum et d’en repartir dans toutes les directions ont permis d’échanger avec les communautés environnantes. Pour faciliter son essor, au XIX^ème siècle, le village améliora son réseau de chemins. Toujours organisés en étoile depuis le centre du village, ces chemins constituent la base du réseau routier actuel de la commune.